Belle entrée en carême !

« Demandons au seigneur de bénir ces cendres dont nos fronts vont être marqués en signe de pénitence ».

Au cours de la célébration, après l’écoute de la Parole, le prêtre invite les fidèles à la prière et bénit les cendres faites, en principe, des rameaux bénis au dimanche des Rameaux de l’année précédente. Puis chacun reçoit sur la tête un peu de cendres tandis que le célébrant lui dit : « Convertissez-vous et croyez à l’évangile » (Marc 1, 15) ou « souviens-toi que tu es poussière et que tu retourneras en poussière » (Genèse 3, 19).

Même si les cendres sont imposées sur le front ou la tête qui est le siège de l’intelligence et de la pensée, c’est aussi le cœur qui est visé. Les paroles que le célébrant prononce, invitent le croyant à se rappeler sa fragilité, à s’interroger sur sa destinée, à se convertir, c’est-à-dire à remettre sa vie en conformité avec l’Evangile. C’est tout l’enjeu du Carême.

C’est ce que nous rappelle la première lecture du mercredi des Cendres (Joël 2, 13) : « Déchirez vos cœurs et non pas vos vêtements, et revenez au Seigneur votre Dieu, car il est tendre et miséricordieux, lent à la colère et plein d’amour, renonçant au châtiment. ». Pour sa part saint Paul, invite le croyant, « au nom du Christ, […], à se laisser réconcilier avec Dieu, à ne pas laisser sans effet la grâce reçue de Dieu ».

Le psaume 50 exprime la démarche pénitentielle qui va marquer tout le carême :

Tout d’abord, il révèle l’attitude de Dieu : « ton amour », « ta grande miséricorde »… puis l’attitude de l’homme : « je connais mon péché », « ma faute », « mon offense ». On peut noter ensuite les demandes exprimées par la prière du pécheur : « efface mon péché », « lave-moi », « purifie-moi », « crée en moi », « renouvelle et raffermis », « ne me chasse pas », « ne reprends pas », « rends-moi », « ouvre mes lèvres ». Enfin, le pardon et la miséricorde de Dieu ouvrent un avenir : « ma bouche publiera ta louange ». Il s’agit bien de « vivre de la vie nouvelle à l’image de ton Fils ressuscité » (extrait d’une prière avant le rite de l’imposition des Cendres.

Pourquoi les cendres ?

Se couvrir de cendres ou s’asseoir sur la cendre en signe de pénitence est une pratique souvent rapportée dans l’Ancien Testament. A la suite de la prédication de Jonas, le roi de Ninive « s’assoit sur la cendre » (Jonas 3, 6). En 2 Samuel 13, 19, Tamar « prend de la cendre et s’en couvre la tête ». Le rite peut être un rite de pénitence mais aussi un rite de souffrance devant ce que l’on a vécu.

Prions :

« Je suis semblable aux cendres, à ces poussières grises et mortes, Seigneur, lorsque s’ouvre la jalousie qui refroidit mon amitié, lorsque j’autorise la bouderie à écarter le sourire de mes lèvres. Lorsque je permets à l’égoïsme de gonfler en moi, et de remplir toute la place en mon cœur, jusqu’à m’empêcher de penser aux autres, lorsque je T’oublie, Seigneur, et que je laisse s’éteindre ma confiance en Toi ! Je ne suis pas uniquement cendres, Seigneur ! Sous mes cendres, Tu le sais, Toi qui me connais, dorment des braises attendant d’être ranimées. Seigneur, allume mes braises pour qu’à nouveau brûle, vive et joyeuse, la flamme de mon amour pour Toi et pour mon prochain. Ainsi soit-il. » 

Charles Singer – © Signes d’aujourd’hui n°182 [publié le 14 février 2014]

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